L'histoire de Wisques

Abbaye Saint-Paul

Au XIVème siècle les terres de Wisques deviennent la propriété de la famille DE WISQUES puis, par alliance, celles de la famille DE SAINTE-ALDEGONDE.

C’est à cette époque que fut construit un château à l’emplacement de l’actuelle Abbaye Saint-Paul.

Abbaye Notre-Dame

L’abbaye a été fondée en 1889 par l’abbaye Sainte-Cécile de Solesmes.

Depuis, des sœurs, dans l’esprit de Dom Prosper Guéranger, y mènent la vie monastique selon la Règle de St Benoit. Malgré l’exil des moniales en Hollande en 1901 suites aux lois anticléricales et les vicissitudes de l’Histoire (guerres) , cette grande abbaye de style néo-gothique (construite par Paul Vilain) abrite aujourd’hui une vingtaine de religieuses cloîtrées avec Mère Anne Laetitia Derreumaux comme Abbesse. La trame de leurs journées est formée par la prière, le travail, la vie fraternelle, le silence et la lectio divina.

Une hôtellerie accueille les personnes désireuses de profiter du cadre, de l’atmosphère de silence et de participer à la prière de la communauté.

La cloche Bertine

De la route qui longe l’abbaye Saint-Paul, on peut apercevoir avec un peu d’attention un campanile érigé il y a plusieurs années. Deux cloches y sont installées : la petite Elise, électrifiée et qui sert quotidiennement, et la célèbre Bertine, héritage de l’ancienne abbaye Saint-Bertin.

Cette cloche de 6,4 tonnes est datée de 1470 et classée monument historique.

Durant la révolution de 1789, toutes les cloches de Saint-Bertin furent fondues à l’exception de la Bertine conservée dans la grande tour de l’abbaye à Saint-Omer pour sonner le tocsin.

Le 22 juillet 1947, la tour de l’abbaye s’effondre. Par miracle, la Bertine est intacte.

La cloche, qui appartient toujours à la ville de Saint-Omer, a été confiée aux moines de l’abbaye Saint-Paul de Wisques qui en sont aujourd’hui les garants.

De nos jours encore, on peut entendre sonner la Bertine à l’occasion des fêtes religieuses. Mais quatre bras ne sont pas de trop pour mettre en branle cette masse de bronze solidement ancrée à son balancier.

L’histoire de Wisques remonte à la nuit des temps, probablement déjà à l’âge de pierre. Les historiens s’accordent pour affirmer que le village aurait été occupé à l’époque romaine par un poste militaire.  Au VIIème siècle, le territoire de Wisques est inclus dans les propriétés de l’Abbaye Saint-Bertin.

Au XVIIIème siècle, les propriétés furent acquises par Maximilien Joseph DE PAN originaire de Saint-Omer. Ses armoiries et celles de son épouse sont gravées dans la pierre du fronton de l’entrée principale (Ces armoiries sont aujourd’hui celles de la commune). La famille DE PAN restera sur les lieux jusqu’au décès du dernier descendant en 1836. Ce qui était alors appelé « le grand château » devint la propriété de Monsieur CAUVET DE BLANCHONVAL puis celle de la famille DESCLEE de Tournai en Belgique.

En 1889 l’Abbaye Sainte-Cécile de Solesmes acquiert le domaine et les premières moniales prennent possession des lieux. Quelques années plus tard, elles intègrent des locaux de l’Abbaye Notre-Dame alors en construction, les moines, résidant jusque là au « petit château » venant les remplacer.

Le début du XXème siècle sera synonyme d’exil pour les deux communautés religieuses. Et ce n’est qu’en 1920 que chacune d’elles retrouvera Wisques. Pendant la période d’exil en Hollande, un moine, Paul BELLOT, architecte de formation, est amené à édifier des bâtiments afin d’héberger les communautés. Il exploite alors toutes les possibilités de la brique, seul matériau de construction à sa disposition, et crée une architecture qui lui vaudra une renommée mondiale. C’est à ce titre que Dom BELLOT est aussi appelé « Le poète de la brique ». Rentré à Wisques, il monte un atelier et, avec ses collaborateurs, mène bon nombre de chantiers non seulement en France, mais aussi en Europe, en Amérique ou encore en Afrique. A Wisques il construira l’extension de l’Abbaye appelée « bâtiment BELLOT », elle-même complétée quelques décennies plus tard par l’un de ses disciples, l’architecte audomarois PHILIPPE.

L’Ermitage

L’Ermitage, petite chapelle flanquée d’un logement où vivait un ermite, dont l’origine remonte au XVème siècle. A proximité, une source, principal approvisionnement en eau des villageois jusqu’à l’arrivée du réseau d’eau potable.
L’Ermitage est une propriété privée.

Le village de Wisques, autrefois simple hameau de Longuenesse, n’eut jamais d’église et ses habitants dépendaient du curé de Longuenesse. Cependant, en 1441, une mention précise qu’il existait à cette époque un ermitage dans le bois de Wisques. Les assassinats d’ermites étaient choses courantes au XVIIe et XVIIIe siècles. En effet, isolé, le pauvre homme était étranglé ou achevé au couteau par les maraudeurs qui en voulaient à son tronc d’aumônes. Le dernier ermite assassiné fut remplacé par un vicaire-chapelain faisant école.

Le dernier vicaire de Wisques, l’abbé Philippe Leroux mourut en martyr en 1974. En 1970, après la Révolution, Philippe Leroux refusa de prêter serment au culte constitutionnel du clergé. Il dut quitter la France pour Ypres avec le prêtre de Tatinghem, Jean-Baptiste Broigniard. Il fut arrêté par les troupes françaises le 26 juin 1794 après le siège d’Ypres. Il fut conduit à Lille puis à Arras où, après un rapide jugement, il fut guillotiné sur la place de la Révolution.

En 1934, l’autorité épiscopale ordonna des recherches canoniques en vue de la béatification de l’abbé Leroux. Le dossier renfermant ces recherches communiquées à Rome sont toujours à étudier pour que l’on proclame l’abbé Leroux, « mort en martyr de la foi catholique romaine ».

Le petit château

La maison attenante fût construite environ en 1700.
Utilisée en maison de campagne.
Le Petit Château lui-même fût construit en 1770 face à la ville, avec un ample paysage.
De style Louis XVI, à l’époque du néo-classicisme (style quel `on retrouve aussi à Saint Orner — Musée Sandelin).
Au dessus de la porte on retrouve les initiales du premier propriétaire : GL 1770.
En 1790 l’héritière fait une chapelle pour son frère prêtre.

Finalement en 1820 la propriété fût vendue au Seigneur Alexandre De Pan, il y plante dans la parc des arbres d’essences rares (cèdres du Liban — Tulifier d’Amérique) Après plusieurs ventes successives, C’est en 1889 que la congrégation de Solesmes en fit l’acquisition, pour y installer les moines chapelains des moniales. En 1894 les moniales quittent le grand château (abbaye Saint Paul actuelle) pour rejoindre l’Abbaye Notre Dame dont la construction est terminée et les moines les remplacent. A partir 1906 il est revendu à plusieurs reprises et il fût loué en 1947 par les Pères Benédictins pour en faire une hôtellerie. C’est en 1966 que le propriétaire actuel en fit l’acquisition, et inscrit à l’inventaire complémentaire des monuments historiques (le petit château et la chapelle). Le Petit Château est une propriété privée.

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